L’argile est un minéral ou une roche sédimentaire contenant au moins 50 % de minéraux argileux. L’argile provient soit de l’altération de roches magmatiques ou métamorphiques, soit elle se forme dans les bassins sédimentaires.
Le phénomène de retrait-gonflement se manifeste par une modification de la consistance et une variation de volume d’un sol contenant de l’argile en fonction de sa teneur en eau :
⚛️ La structure des argiles en cause
Les argiles sont constituées d’atomes de silice et d’aluminium organisés en feuillets. Lorque l’eau s’infiltre dans les sols argileux, les molécules d’eau vont remplir le vide présent naturellement entre les feuillets. Ce qui aura pour conséquence d’augmenter la distance entre ces feuillets (distance interfolière) et ainsi faire gonfler les argiles, et donc le sol.
Les terrains contenant de l’argile n’ont pas tous la même réaction face à la sécheresse et à l’hydratation selon la nature des argiles et leur proportion dans le sol, on parle alors de sensibilité des sols argileux au phénomène de retrait-gonflement.
Le service géologique national (BRGM) a réalisé des cartes d’aléas permettant d’estimer son exposition (faible, moyenne ou forte) au phénomène de retrait-gonflement. Néanmoins, seul un essai en laboratoire d’un échantillon de sol de votre terrain permet de déterminer précisément sa sensibilité au retrait-gonflement.
ℹ️ Pour connaitre l’exposition de votre terrain à l’aléa retrait-gonflement, rendez-vous sur le portail Géorisques.
⚠️ Les argiles plastiques sont les plus sensibles au retrait-gonflement
En laboratoire, on réalise des essais permettant de définir la sensibilité au phénomène de retrait-gonflement d’un sol argileux en évaluant sa plasticité par la détermination des limites d’Atterberg. Ces limites correspondent aux différents états du sol selon leur teneur en eau : la limite de liquidité (comportement d’un liquide) et la limite de plasticité (sol déformable). On déduit de ces essais un indice de plasticité définissant une sensibilité faible, moyenne ou élevée au phénomène de gonflement.
La conséquence de ce phénomène est la déformation du sol d’assise d’un bâtiment ou d’une maison qui va générer des désordres importants fragilisant l’ouvrage de manière durable. On constate lors des mouvements du terrain :
❓Le plus souvent, les maisons individuelles touchées par le phénomène de sécheresse présentent un système de fondation trop faible et/ou avec un ancrage trop superficiel qui n’est pas adapté aux sols argileux. C’est pourquoi il est fortement recommandé (voire obligatoire pour être assuré) de réaliser, avant un projet de construction, une étude géotechnique avant-projet de type G2.
Des sinistres de plus en plus courants
☀️ En période de dérèglement climatique, les sécheresses sont plus nombreuses et plus intenses. C’est pourquoi depuis le début des années 2000, les sinistres dit « sécheresse » augmentent considérablement. Si vous constatez des fissures sur votre maison, ne tardez pas à contacter votre assureur qui demandera une étude de sol (mission de diagnostic géotechnique G5 ou G0) pour confirmer ou infirmer le lien entre les désordres et le retrait-gonflement des argiles.
En plus du respect de la garde hors gel (0,70 m/TN en Auvergne), il conviendra de respecter une garde au front de dessication (au-delà duquel les argiles ne sont plus soumises aux aléas climatiques) de 0,80 m/TN en cas d’exposition faible à moyenne ou 1,20 m/TN en cas d’exposition forte au retrait-gonflement.
Il est préférable de construire sur un vide sanitaire plutôt qu’un dallage sur terre-plein, pour limiter la surface de contact avec le sol et ainsi réduire les interactions sol-structure.
La construction doit être réalisée en maçonnerie ou en béton avec une structure rigide (avec des chaînages internes) pour résister aux mouvements du terrain. Les extensions (garages, vérandas, dépendances, etc.) devront être désolidarisées avec un joint de dilatation pour absorber les tassements différentiels.
Il faut impérativement éviter d’infiltrer les eaux pluviales sur le terrain. Il est recommandé par ailleurs d’utiliser des matériaux flexibles avec des joints adaptés pour éviter le risque de rupture des canalisations enterrées.
Certains arbres et arbustes sont gourmands en eau et leurs racines vont puiser le maximum d’eau en période de sécheresse. Ainsi, le champ d’influence de la végétation doit être éloigné de la construction en respectant une distance minimale égale à 1 fois la hauteur de l’arbre adulte ou 1,5 fois la hauteur d’une haie. A défaut, il convient de mettre en place un écran anti-racinaire au plus près des arbres.
ℹ️ Pour aller plus loin sur le phénomène de retrait-gonflement des argiles, consultez le portail Géorisques